Le système scolaire, reproduisant les inégalités et pérennisant l'idéologie dominante, produit avant tout des élèves dociles, prêts à consommer des programmes et à obéir aux institutions. À cela il faut substituer une véritable éducation qui donne le goût d’inventer et d’expérimenter. Il s'agit de réfléchir ensemble sur le « quoi » et le

« comment », en traçant les contours d’outils d'émancipation, dans un souci d'éducation populaire, permanente et universelle. Nous pouvons nous appuyer sur deux piliers : le partage des savoirs (chacun donne, reçoit, personne n'est plus légitime à transmettre qu'un autre) et l'accès à la culture, comme moyen de réflexion, d'expression, de dialogue, de compréhension de l'autre et du monde, et comme gage d'affranchissement et d'indépendance.

L’éducation populaire ne sépare pas l’action et l’analyse : elle est directement liée aux pratiques d’autogestion (de nos activités, de nos luttes, de l’économie). Il ne s’agit pas d’éduquer le peuple. Ce sont des dynamiques collectives qui permettent aux dominé-es de développer ensemble une compréhension critique de la société. L’action et la lutte ont en elles-mêmes une valeur pédagogique : elles doivent nous permettre de créer une culture et des pratiques politiques. Il s’agit donc de se donner les moyens de comprendre le monde pour pouvoir le transformer.